Monument aux Girondins et à la République
Bordeaux l'ensemble des Girondins
Sur cette page :
- Le monument de la place des Quinconces
- Pourquoi ce monument à la gloire des Girondins
- De nombreuses statues mais pas celles des Girondins
- Au sommet de la colonne l'Ange de la Liberté brisant ses fers
- Le Coq Gaulois chantant toutes ailes déployées
- Un monument entouré de lampadaires
- Eternel recommencement, la carte postale est un peu moins flatteuse
- 1909 et 1915, une vision d'hier
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Un même lieu pour monument, colonne, statue et fontaines
Le monument de la place des Quinconces
Situé sur la
place des Quinconces en face des
colonnes Rostrales, le monument
aux Girondins est proche du Grand théâtre et des allées de Tourny.
Il est assurément l'un des monuments emblématiques de la ville de
Bordeaux.
Bordelais ou guides touristiques peuvent utiliser différents termes pour le désigner. Certains évoqueront le Monument "des" Girondins, d'autres parleront de la "colonne des Girondins" en référence à la colonne sur laquelle repose l'ange de la liberté, les plus anciens parleront des "chevaux des Girondins" et le plus souvent il sera question de la "fontaine des Girondins" (avec ses chevaux).
Les 4 expressions désignent chacune l'un des éléments de cet ensemble architectural. Le thème et le nombre important de personnages des fontaines, situées de part et d'autre du monument, ont justifié une page spécifique pour les fontaines des Girondins.
Pourquoi ce monument à la gloire des Girondins ?
Sans entrer dans les détails de l'histoire, avant de présenter le monument, il est intéressant de revenir en quelques mots sur la notion de "Girondins".
Sous la révolution Française, à gauche les Girondins originaires de la bourgeoisie de province et des milieux portuaires siégeaient à l'Assemblée Législative puis à la Convention. Les Girondins finiront par être éliminés (ils seront souvent exécutés) par leurs opposants les Jacobins de Paris (Montagnards) en 1793. Bien peu étaient effectivement originaires de la Gironde. C'est sans doute parce qu'ils étaient considérés comme des martyrs que les Bordelais ont manifesté un si grand intérêt pour les Girondins.
Huit ans pour la réalisation du monument
Le concepteur du monument est Alphonse Dumilâtre né à Bordeaux en 1844, et c'est la persévérance de l'architecte Victor Rich qui permettra à l'ensemble d'être terminé. Il fallut en effet pas moins de 8 années, entre 1894 et 1902, pour réaliser cet ensemble place des Quinconces à l'ancien emplacement du "château Trompette".
Pour le monument en lui même, on trouve au centre une colonne haute de 43 mètres. Une colonne qui sert de support à une "femme oiseau" célébrant la "République triomphante".
Plus bas côté allées de Tourny, on peut voir trois femmes. La plus élevée symbolise Bordeaux les deux autres la Garonne et la Dordogne. A l'opposé, côté Garonne on remarque au centre le Coq Gaulois encadré par deux autres femmes représentant cette fois ci l'Histoire et l'Eloquence. Ces 2 dernières statues étant l'œuvre de Jules Jacques Labatut. Depuis 2011, l'ensemble est classé Monument Historique.
De nombreuses statues mais pas celles des Girondins
Lorsqu'on observe le monument deux faces contrastent avec l'ensemble tant elles semblent inoccupées. Alors que les côtés Grand Théâtre et Jardin public devaient initialement recevoir la représentation des Girondins, les limites des budgets ne l'ont pas permis. Les deux socles qui auraient dû accueillir les huit Girondins (4 de chaque côté) sont donc désespérément et définitivement restés vides.
Ceux qui auraient dû être représentés
Sur la face orientée vers le Grand Théâtre, le monument aurait dû accueillir les statues des Girondins Barbaroux (Charles Marie 1767-1794), Buzot (François 1760-1793), Pétion (Jérôme de Villeneuve 1756-1794) et Vergniaud (Pierre Viturnien 1753-1793).
A l'opposé, côté jardin public, ce sont celles de Boyer-Fonfrède (Jean 1766-1793), Gensonné (Armand 1758-1793), Grangeneuve (Jean Antoine Lafargue 1751-1793) et Guadet (Marguerite, Elie 1758-1794) qui auraient dû orner le monument.
Finalement une simple plaque a été apposée sur le monument avec le nom de huit Girondins. La liste de ces Girondins honorés est cependant différente de ce qui était initialement prévu.
Les huit Girondins finalement honorés sur le monument
Sur la plaque visible aujourd'hui on retrouve ces huit Girondins : BERGOEING François - BOYER FONFREDE Jean - DUCOS Jean François - GENSONNE Armand - GUADET Marguerite-Elie - LACAZE Jacques - LAFARGUE de GRANGENEUVE Jean Antoine - VERGNIAUX Pierre-Viturnien
Le paradoxe de ce monument érigé à la mémoire des Girondins tient donc dans l'absence de leurs statues.
Après un siècle, une grande restauration en 2004
Après plus d'un siècle d'existence les signes d'usure devenaient criants.
En 2004 l'ensemble a fait l'objet d'une spectaculaire opération d'entretien. Pendant plusieurs mois la colonne a été entourée d'un immense échafaudage et le Génie de la liberté a même quitté son piédestal pour être restauré en atelier.
A cette occasion, tout comme le coq Gaulois il passera d'une couleur "vert de gris" à une nouvelle patine le mettant d'autant plus en valeur que la colonne a elle même retrouvé sa blancheur.
Au sommet de la colonne l'Ange de la Liberté brisant ses fers
Au sommet de la colonne, située au centre du monument, se trouve une statue en bronze de 11 mètres. Cette statue d'un génie aillé tournée vers le centre ville, telle un phare en mer, est visible depuis de nombreux points de la ville de Bordeaux.
Ce bronze fondu dans la Marne
à Sermaize sur Saulx (aujourd'hui Sermaize les Bains) représente le
Génie de la liberté
brisant ses fers (chaines) et tenant les palmes de la Victoire.
En raison de sa situation élevée, le Génie de la Liberté subit de façon intense les intempéries et les variations climatiques.
Au
début des années 2000, il était érodé, totalement vert avec
l'apparition de perforations.
Il a donc bénéficié de l'opération de restauration du monument.
Disparu de son promontoire en 2005 le temps d'un toilettage, il est revenu dans une patine (presque noire) du plus bel effet.
Vingt ans plus tard, force est de constater que la belle patine noire s'est estompée et que les marques du temps réapparaissent.
Le Coq Gaulois toutes ailes déployées
Le Coq Gaulois était souvent reconnu comme emblème par les
Révolutionnaires. Toutes ailes déployées le Coq Gaulois chante entre
les statues symbolisant l'Histoire et l'Eloquence.
Il est situé juste au dessus de la plaque citant le nom des 8 Girondins pour lesquels est dédié le monument. Il aurait été installé sur le monument en 1900, en même temps que la statue de l'Eloquence. Si l'on fait exception de la gerbe hommage à Alphonse Dumilâtre, il s'agirait des derniers éléments ornementaux qui auraient été apportés au monument.
Le Coq de Gustave Debrie
Lorsqu'il est question de ce coq, la plupart des sources s'accordent sur le fait qu'il s'agit de l'œuvre de Gustave Debrie. On peut cependant trouver des écrits qui l'attribueraient au Toulousain Labatut. Il s'agit en fait d'une confusion car si Jules Jacques Labatut est bien intervenu sur le monument, c'était pour la réalisation des 2 statues Histoire et l'Eloquence.
Il semble que pour le coq aucun droit de reproduction n'ait été réservé à l'époque. C'est sans doute ce qui a pu contribuer à entretenir une certaine confusion.
Au début des années 90 les passants ont pu, durant quelques jours, découvrir le coq mis en couleur par un "artiste" de passage.
Un monument entouré de lampadaires
Le Monument aux Girondins est entouré par 12 lampadaires qui, la nuit venue, plongent l'ensemble dans une ambiance lumineuse mettant en valeur chaque élément. La base des lampadaires en fonte, ornée du blason de la ville de Bordeaux, accueille un bateau avec des rostres servant de support au candélabre. Selon les positions, les lampadaires comptent 3 ou 5 lanternes. Ceux ayant 5 branches, généralement situés dans les angles, ont dans leur partie centrale une colonne haute qui reçoit le cinquième éclairage.
En même temps que la grande rénovation du monument, ils avaient aussi été restaurés en 2004/2005 par les Fontes de Paris. Ils avaient alors été retirés, restaurés en atelier, puis remis à leur place en une seule opération. Seize ans plus tard, un grand nombre de verres cassés et une peinture défraichie imposaient un nouveau rafraichissement.
Une nouvelle restauration étalée sur 3 ans
Cette fois ci sous la maitrise d'œuvre de Bordeaux Métropole, la période de restauration a été étalée sur une période de 3 ans (2021-2024). Les travaux ont été confiés à l'entreprise régionale CITEOS. Dans un premier temps les lanternes les plus abimées ont été retirées pour un travail en atelier.
Une inhabituelle, et provisoire, couleur jaune
Après leur retour et la remise en état des supports, les finitions ont eu lieu sur place. C'est ainsi que durant une courte période les bordelais ont pu découvrir leurs candélabres dans une surprenante couleur jaune. Simple couche de protection, rapidement recouverte par leur teinte définitive plus habituelle. Le cout des travaux affiché étant d'un peu plus de 90 000 euros.
Eternel recommencement, la carte postale est un peu moins flatteuse
Intempéries, pollution, comme tous les bâtiments le monument aux Girondins subit les outrages du temps qui passe. Eternel recommencement, l'ensemble est désormais bien moins flamboyant. Aujourd'hui l'un des monuments emblématiques de la ville, et l'un des plus photographié, se retrouve passablement noirci.
Si pendant une période il bénéficiait (environ tous les deux ans) de petites opérations d'entretien/lavage, ces dernières années ce n'est plus le cas et cela commence à se voir. Comme en témoignent ces photos réalisées fin 2024, la carte postale est un peu moins flatteuse.
On ne peut qu'espérer (après avoir protégé les lampadaires fraichement restaurés) qu'un "shampouinage" salutaire interviendra rapidement pour redonner un peu d'éclat aux parties normalement blanches.
1909 et 1915, une vision d'hier
Sur
ces deux cartes postales ayant respectivement voyagé en 1909 et
1915, on constate que l'appellation utilisée était monument "des"
Girondins.
La place des quinconces avait alors deux rangées de réverbères et les arbres que nous connaissons aujourd'hui étaient encore à l'état d'arbustes. Si la tenue des passants est caractéristique de l'époque, le monument reste lui inchangé et l'on retrouve à l'identique les représentations symboliques de Bordeaux, de la Garonne et de la Dordogne sur le monument.
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